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Version complète : Les frères WRIGHT rentrent dans l'Histoire
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Les frères Wright rentrent dans l’Histoire le 17 octobre 1903


Ils réalisent ce jour une série de vols contrôlés aux commandes de leur Flyer.
Le premier vol est effectué par Orville. Un vol bref de 12 secondes environ et de 40 mètres. Une action trop importante sur la commande de profondeur bien trop sensible et le Flyer cabre avant de décrocher.
Le plus long vol de ce jour fut réalisé par Wilbur soit 260 m en 59 secondes.

17 octobre 1903 - 10h35 à Kitty Hawk (Caroline du nord), les frères Wright rentrent dans l’Histoire pour avoir décollé et effectué le premier vol contrôlé sur plus lourd que l’air.

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1905 – Un petit garçon rentre en courant chez lui les bras en croix imitant le bruit d’un moteur. Cela se passait à 12 km à l’est de Dayton (Ohio) et cette amusante imitation allait devenir une scène habituelle de ce siècle. Le temps de l’avion était arrivé.
En effet depuis le printemps 1904 les frères Wright avaient fait de la prairie d’Huffman, un champ de 40 hectares, leur terrain de jeu, d’expérimentation. D’améliorations en améliorations, fin 1905 ils disposaient d’un avion qui pouvait décoller par ses propres moyens, tenir l’air aussi longtemps qu’il y avait de carburant, manœuvrer d’une manière précise sous la main du pilote, et se poser sans dommage. Alors que, Ader mis à part, personne encore à cette époque n’avait réussi à faire décoller un plus lourd que l’air, les Wright avaient déjà x fois bouclé des circuits fermés, le premier en novembre 1904 avec le Flyer II et tenu l’air pendant 39 mn le 5 octobre 1905 aux commandes de leur Flyer III.

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Mais pourquoi et comment deux fabricants de cycles de Dayton ont-ils pu réussir là où tant de scientifiques et ingénieurs avaient échoué ?

Les frères Wright font remonter à la date de la mort de Lilienthal en août 1896 leur désir de se mêler aux pionniers de l’aviation pour percer les secrets du vol sur plus lourd que l’air. Pour cela il leur faut s’informer et s’enrichir des travaux de leurs prédécesseurs. Mais ce n’est qu’en 1899 que ce désir trouve son expression à travers une demande écrite auprès de la Smithsonian Institution pour une liste de publication sur le sujet.
Il leur fut proposé les sources d’information suivantes :
L’ouvrage d’Octave Chanute : Progress in flying machines (1884),
The aeronautical annuals : années 1895, 1896 et 1897, revue éditée par James Means.

Forts de toutes ces connaissances sans lesquelles rien n’aurait été possible, les frères Wright pragmatiques et très méthodiques définirent une feuille de route menant au vol motorisé. Clairement pour eux le problème de la propulsion n’était pas prioritaire et serait assez facilement résolu étant donnés les progrès qui se faisaient en matière de motorisation à cette époque.
La phase expérimentale passerait donc par la réalisation d’un planeur, rejoignant en cela la pensée d’Otto Lilienthal.
Ils axèrent prioritairement leurs recherches sur le bon rapport envergure/ poids, la recherche d’un profil adapté (à cet effet, ils réaliseront une soufflerie),  le bon équilibrage de la machine  par l’adjonction de plans stabilisateurs horizontaux et verticaux,  et surtout et c’est en cela qu’ils sont novateurs, la réalisation de commandes agissant sur tous les axes, partant du principe que celles-ci étaient indispensable au maintien de la stabilité ainsi qu’à la navigation.
Leurs machines volantes possèderaient donc des gouvernes de  profondeur, de direction ainsi qu’un système de gauchissement des ailes. Concernant ce dernier point leur choix se porta sur la formule biplan pour laquelle la mise en œuvre du système de gauchissement serait plus aisée à réaliser. Ce système sera d’ailleurs expérimenté avec succès sur un cerf volant biplan et sera retenu.

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En 1901 et 1902 ils fabriquèrent trois planeurs. Les tests en vol sur les deux premiers n’étant pas concluants ils fabriquèrent la soufflerie pour tester plus de 200 profils. Fort de ces essais, ils construisirent leur n° 3 autour du meilleur profil (profil creux toujours mais avec une courbure relative moindre. Ils firent aussi le choix d’une aile à pus grand allongement. Autre amélioration significative : alors que les deux premiers planeurs étaient dotés de deux plans verticaux fixes, ils équipèrent le n° 3 d’un unique gouvernail de direction mobile mû à l’unisson de la commande de gauchissement. Le problème du lacet inverse était enfin résolu. Ils contrôlèrent ainsi les trois axes et en toute sécurité. La mise en virage symétrique était enfin permise. Avec ce dernier planeur, ils avaient percé les secrets du vol contrôlé. L’année 1902 se passa à affiner le pilotage durant laquelle Ils effectuèrent plus de 700 vols.

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Le moment était venu de construire un avion motorisé : The Flyer.

Fin 1905, la phase expérimentale était terminée, leur but était atteint. Leurs efforts se portèrent alors sur la commercialisation de leur invention. S’ensuivirent trois années difficiles pour les Wrigth.

En 1908 Le Flyer 1905 subit des améliorations. Entre autres, on pilote assis, il y a de plus un siège pour le passager et même la double commande, quant au moteur, il est plus puissant : 30 cv. Le FLYER 1905 fait place au WRIGHT 1908.

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Cette année là, dans un but commercial, les frères Wright se séparent. Orville reste aux Etats-Unis où il doit encore convaincre le gouvernement américain de l’utilité à des fins militaires de leur avion et Wilbur part pour l’Europe, destination la France, une France incrédule qui ne croit pas aux informations venant de l’Amérique concernant les avancées des Wright. Incrédule jusqu’au soir du 8 août 1908 où Wilbur fit une démonstration en vol avec quatre virages à forte inclinaison. « La facilité avec laquelle vole cet appareil et l’adresse dont fait preuve son pilote ont dissipé tous les doutes. Aucun des détracteurs passés des Wright n’ose plus remettre en question les premiers essais de ces hommes, qui furent vraiment les premiers à voler…» écrivit Georges Besançon parlant au nom de tous les pilotes français dans l’Aérophile. Cette démonstration eu lieu sur le champ de courses des Hunaudières près du Mans.
Ayant ébloui le monde en une seule semaine du mois d’août, Wilbur marqua une pause et déménagea ses opérations sur un terrain plus grand et mieux adapté, le camp d’Auvours à 11 km à l’est du Mans. Au cours des cinq mois passé au camp d’Auvours, Wilbur établit neuf records du monde.
Après quoi Il installa une école de pilotage à Pau sur les conseils de son premier élève Paul Tissandier, vu les facilités que lui offrait le maire de Pau conscient de  la valeur médiatique de Wilbur dans sa ville.

1908, 1909 furent les années de gloire pour les frères Wright, aux Etats-Unis et en Europe. Ils étaient des célébrités mondiales. Ironie du sort, au moment où ils commençaient à engranger les fruits de leur travail, le reste du monde les dépassait. Les techniques qu’ils avaient mises au point avaient été adoptées par d’autres talentueux pionniers de l’aviation et rapidement portées à des niveaux qui firent regarder les avions Wright comme dépassés, et ce encore de leur vivant. Ils ne surent plus faire évoluer leur modèle de façon significative. Blériot notamment qui avait fait le choix du monoplan avec empennage à l’arrière, moteur à l’avant à hélice tractive et qui avait réussi l’exploit retentissant de traverser la Manche le 25 juillet 1909 sur son n° XI dessina les grands traits de nos avions modernes.
Avec la mort brutale de Wilbur atteint de la fièvre typhoïde en  1912, la grande aventure des Wright pris fin.

Il n’en reste pas moins que les Wright ont écrit une des plus grandes pages de l’Histoire de l’Aviation.


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